Le Sri Lanka fait rêver comme il dérange. Ses paysages féériques et ses temples millénaires enchantent, alors que son passé torturé fait polémique. Aujourd’hui, son peuple croit en l’avenir de cette île lumineuse. Ca tombe bien: nous aussi.
Un soupçon de Paradis
Le Sri Lanka, c’est d’abord 1600 kilomètres de côtes au sable fin et à l’eau bleue turquoise, aux plages façonnées par le fascinant tumulte de l’océan Indien. En réalité, c’est bien plus que cela. Le Sri Lanka, c’est aussi une multitude de sites historiques, dont on retient principalement ses temples bouddhistes à l’abri du temps, son héritage de l’époque colonial qui offre des lieux inattendus (mélange d’Asie et de Danemark, de Portugal et d’Angleterre) et ses sites hindouistes aux couleurs chatoyantes. Le Sri Lanka se réveille. Après près de 30 longues années de guerre civile, le monde découvre les merveilles cachées d’une île qui abrite sa part de paradis.
Vie sauvage et tasses de thé
En parcourant les contrées vertes du Sri Lanka, on considère sa faune et sa flore avec une attention particulière. L’ancienne Ceylan – devenue Sri Lanka en 1972 – est simplement belle. Elle est aussi délicieuse : du nord au sud, on y goûte un riz/curry épicé, et son thé est sans doute l’un des meilleurs du monde. Dans ses parcs nationaux – dont les meilleurs exemples sont sans doute Yala et Uda Walawe –, la biodiversité se donne en spectacle. Les éléphants côtoient des centaines d’oiseaux, les couleurs pétillent, la nature chante, et l’élégant léopard hésite à pointer le bout de son nez. On comprend mieux sa dénomination de « biodiversité la plus dense d’Asie ». Le voyageur lambda aura tôt fait de saisir un des enjeux de l’île, et c’est justement dans ses réserves et parcs nationaux qu’il se situe.
Le décollage du tourisme de masse
En voyageant aujourd’hui au Sri Lanka, on sent que le changement est en marche. Le tourisme de masse fait son arrivée et l’île deviendra sans doute une destination privilégiée d’Asie dans quelques années. Les jeeps se font plus nombreuses à Yala, et on sent la menace qui pèse sur la faune. Pourtant, le Sri Lanka est encore « calme ». On peut jouir du bonheur d’avoir une plage de paradis pour soi-même sur la côte Est (vers Trincomalee), et visiter le fort de Galle (patrimoine mondiale de l’UNESCO) avec des rues bien calmes. Mais les locaux ne semblent pas toujours bénéficier du tourisme. C’est surtout le cas pour les communautés pauvres (il y en a !), puisque les revenus du secteur profitent d’abord aux sociétés privées, parfois internationales. Heureusement pour le voyageur responsable, il existe une alternative, et pas des moindres !
Près des locaux, l’esprit responsable
Le tourisme responsable – ou écotourisme – est plutôt peu représenté au Sri Lanka. Il n’existe qu’une association nationale qui a concocté un vrai réseau d’écotourisme à travers l’île : La Sri Lanka Ecotourism Foundation. Pour l’aventurier ou le touriste curieux, l’option ne fait pas du bien qu’à la conscience. On goûte au plaisir d’un dépaysement simple, en ayant la certitude que les dépenses aillent en direction de ceux qui en ont vraiment besoin. Visiter la légendaire cité de Kandy avec des locaux qui brillent de passion en racontant leur histoire et celle de leur ville, c’est quelque chose ! On en apprend aussi sur les écosystèmes locaux et leur importance, et sur l’agroécologie (agriculture responsable), au cœur des communautés qui mettent du leur pour parfaire leurs connaissances linguistiques.
Une petite île pour de grands voyages
Le Sri Lanka est un « petit » territoire (62 610km²) mais tout visiter prend du temps, beaucoup de temps…En voyageant solidaire, on peut choisir un moyen de locomotion local (Motocyclette ou Tuk-Tuk), et parcourir les distances en en profitant un maximum. Chaque réserve naturelle brille d’importance, et l’on sent la dimension sacrée de la nature dans la culture bouddhiste. Si la SLEF est pour l’instant la seule option responsable à l’échelle nationale, on espère que le concept se développera. La fondation a reçu plusieurs prix (dont un prix présidentiel en 2010) et est reconnu par la TIES (The International Ecotourism Society), l’organisme international représentant l’écotourisme. Le voyageur solidaire peut faire son choix : celui de ne laisser derrière lui que des traces de pas, mais d’emporter avec lui des souvenirs forts…pour toujours
Informations pratiques, trucs et astuces de Timothy Dhalleine pour réaliser ce voyage
Le tourisme responsable au Sri Lanka s’inscrit dans les enjeux d’une récente résolution des Nations Unies, « Promotion de l’écotourisme pour l’éradication de la pauvreté et la protection de l’environnement ». Cependant, attention au « Greenwashing ». Veillez à ce que l’entreprise/l’association soit certifiée par un organisme reconnu (TIES, Rainforest Alliance, etc.).
L’hébergement au Sri Lanka comprend une multitude d’options. Le voyageur responsable aurait tort de passer à côté des possibilités d’écolodges à ne pas manquer. Les prix ne sont pas nécessairement plus élevés que pour un logement normal, et l’expérience au cœur des réserves/parcs nationaux est authentique. Au besoin, on peut éventuellement séjourner parmi les communautés…l’idéal pour des expériences humaines mémorables !
Qui contacter : Pour contacter la Sri Lanka Ecotourism Foundation (http://www.ecotourismsrilanka.net), vous pouvez envoyer un courriel à l’adresse sleco@sltnet.lk. On peut proposer son itinéraire, demander à intercaler quelques journées « responsables » dans un séjour parmi les communautés, et éventuellement postuler pour du volontariat (protection de l’environnement, agroécologie, soutien aux communautés pauvres, travail dans les temples, etc.).
Météo : Le climat sri lankais est tropical, avec une nette alternance mousson/saison sèche. Quand une région est pluvieuse, le beau temps est dans une autre. A vérifier avant de partir en vadrouille.
Comment aller au Sri Lanka: Plusieurs compagnies aèriennes desservent le Sri Lanka depuis la France (ex : Qatar Airways, Emirates, Oman Air, etc.) mais Sri Lankan Airways est pour l’instant la seule compagnie à faire des liaisons directes.
Sécurité: Le Sri Lanka est en paix depuis 2009, et des zones se sont ouvertes aux touristes au nord et à l’est. Rien à signaler si vous voyagez avec un organisme sérieux !
Pour ma part, je suis pour le tourisme responsable. Les locaux en ont le plus besoin et non les multinationales! Etant donné que le tourisme n’est qu’à ses débuts, il reste encore de grandes chances de convertir cette île en destination spécial écotourisme non? Préserver l’île du tourisme de masse tout en aidant vraiment la population locale
Merci pour ces précieuses informations qui entrent dans notre projet : découvrir le Sri Lanka. J’espère en tout cas qu’elle pourra préserver au maximum son authenticité car il serait dommage qu’une si magnifique île puisse subir les revers du tourisme de masse.
Le Sri Lanka c’est une population locale qui essaye de s’en sortir par le peu de moyens qu’elle a. Je pense que lorsque l’on voyage vers de telles destinations, il faut apporter sa contribution. Une contribution qui va directement à cette population et non dans les boutiques, hôtels ou autres.
Merci pour vos commentaires. Malheureusement, je pense qu’il ne faut pas se faire d’illusions: le Sri Lanka passera aussi par le tourisme de masse. Néanmoins, chacun devrait incarner le changement qu’il voudrait voir et en ce sens, le choix de « comment voyager » est d’une importance considérable. Le potentiel pour l’écotourisme y est énorme, en tout cas!